
On ne parle jamais volontiers de sa propre mort. C'est humain, c'est inconfortable, et pourtant c'est un angle mort qui peut coûter très cher à ceux qu'on aime. La réalité, c'est que des millions de foyers français vivent avec une protection décès largement insuffisante, parfois inexistante. Pas par négligence, mais par manque d'information, par optimisme mal placé, ou simplement parce qu'ils pensent être couverts alors qu'ils ne le sont pas.
Chez ALAIA Patrimoine, cabinet de gestion de patrimoine à Bordeaux, nous constatons chaque jour ce décalage entre besoins réels et couverture effective. Cet article va vous aider à y voir clair : pourquoi cette sous-protection massive, comment calculer vos vrais besoins, et quelles garanties privilégier selon votre situation.
Selon les dernières études du secteur assurantiel, moins de 40% des Français actifs disposent d'une assurance décès en propre (hors assurance emprunteur). Pire encore : parmi ceux qui en ont souscrit une, près de 60% ont calibré un capital décès inférieur à leurs besoins réels.
Traduction concrète ? Une famille avec deux enfants et un emprunt immobilier de 250 000€ se retrouve souvent avec une couverture totale de 150 000€ à 200 000€ maximum (via l'assurance emprunteur uniquement), là où il faudrait au minimum 400 000€ à 500 000€ pour maintenir le niveau de vie pendant 10 à 15 ans.
Ces écarts ne sont pas des approximations pessimistes. Ils correspondent aux situations réelles que nous analysons régulièrement en gestion de patrimoine à Bordeaux et partout en France. Le problème ? Ces lacunes ne se révèlent qu'au pire moment, quand il est trop tard pour agir.
Trois raisons principales expliquent ce phénomène :
Le biais psychologique : on se croit immortel, surtout avant 50 ans. La mort reste abstraite, lointaine, "ça n'arrive qu'aux autres". Résultat : on repousse, on oublie, on néglige.
La méconnaissance des mécanismes : beaucoup pensent que l'assurance emprunteur couvre tous les besoins. Faux. Elle rembourse le prêt, point final. Elle ne finance pas les études des enfants, ne compense pas la perte de revenus, ne maintient pas le train de vie.
La confusion produits : assurance vie, assurance décès, prévoyance décès, garantie décès... Les termes se mélangent, les logiques diffèrent, et au final personne ne s'y retrouve. On souscrit un peu au hasard, souvent sous-dimensionné.
C'est l'erreur numéro 1. Votre assurance emprunteur fait une chose et une seule : elle rembourse le capital restant dû de votre prêt immobilier en cas de décès. Ni plus, ni moins.
Exemple concret : vous décédez avec un prêt de 200 000€ restant. L'assurance rembourse les 200 000€ à la banque. Votre conjoint conserve le bien, certes, mais :
Sur 15 ans, on parle d'un besoin global de 300 000€ à 400 000€ en plus du remboursement du prêt. L'assurance emprunteur ne couvre rien de tout ça.
La pension de réversion, c'est en moyenne 54% de votre retraite. Donc si vous touchiez 1 800€/mois de retraite, votre conjoint survivant percevra environ 970€/mois. De quoi vivre ? Difficilement.
Et encore, cette pension est soumise à conditions de ressources et peut être réduite si votre conjoint a des revenus propres. Bref, compter uniquement là-dessus, c'est jouer à la roulette russe avec le niveau de vie de vos proches.
Statistiquement, oui, vous avez peu de chances de décéder avant 60 ans. Mais "peu de chances" ne veut pas dire "zéro chance". Et surtout, c'est justement quand on est jeune qu'on a le plus de charges : prêt immobilier, enfants en bas âge, revenus encore modestes.
C'est précisément entre 30 et 50 ans que le besoin de protection décès est maximal, car c'est là que l'impact financier de votre disparition serait le plus lourd pour vos proches. Attendre 55 ans pour souscrire, c'est avoir passé 25 ans sans filet de sécurité... et payer beaucoup plus cher (les cotisations augmentent avec l'âge et l'état de santé).
Calculer son besoin en capital décès, ce n'est pas sorcier. Il suffit de suivre une logique simple, mais rigoureuse.
Étape 1 : Listez vos dettes
Étape 2 : Estimez les besoins futurs
Étape 3 : Calculez la perte de revenus
Étape 4 : Soustrayez vos actifs liquides
La formule simplifiée :
Capital décès nécessaire = (Dettes + Besoins futurs + Perte de revenus compensée) - Actifs liquides
Cas 1 : Couple, 2 enfants (8 et 5 ans), prêt immobilier de 220 000€
En pratique, on ajustera autour de 500 000€, réparti entre assurance emprunteur (220 000€) et prévoyance décès complémentaire (280 000€).
Cas 2 : Indépendant sans enfants, locataire, 45 ans
C'est probablement la confusion la plus répandue. Pourtant, assurance vie et assurance décès ne jouent pas du tout dans la même catégorie.
L'assurance vie est un produit d'épargne et de transmission. Vous versez de l'argent qui fructifie (en euros, en unités de compte), et vous pouvez :
Mais attention : si vous versez 50 000€ sur votre assurance vie et que vous décédez 6 mois après, vos bénéficiaires touchent... 50 000€ (+ quelques intérêts). Pas un euro de plus.
L'assurance décès (ou prévoyance décès) est un produit de protection pure. Vous payez une cotisation mensuelle ou annuelle, et en échange :
Exemple : vous payez 30€/mois pendant 20 ans pour une garantie décès de 300 000€. Total versé : 7 200€. Si vous décédez la 2e année, vos proches touchent quand même 300 000€. Si vous êtes toujours en vie au bout de 20 ans, vous avez payé pour rien... mais vous êtes vivant, ce qui reste le meilleur des scénarios.
La réponse est simple : les deux sont complémentaires, pas concurrents.
En gestion de patrimoine, nous recommandons systématiquement d'articuler les deux :
Le capital décès, c'est le montant versé d'un coup à vos bénéficiaires en cas de décès. C'est la garantie centrale, celle qu'il faut absolument calibrer correctement (cf. méthode de calcul plus haut).
Deux options existent :
Le capital dégressif coûte moins cher, mais il ne couvre que le remboursement du prêt. Pour une protection familiale complète, on privilégie généralement un capital constant ou une combinaison des deux (dégressif pour le prêt + constant pour le reste).
Au-delà du capital versé d'un coup, certaines garanties prévoient des rentes : des versements mensuels ou trimestriels, sur une durée déterminée.
La rente éducation verse un revenu régulier à vos enfants jusqu'à un âge défini (généralement 25 ans) en cas de décès. Exemple : 500€/mois par enfant jusqu'à leurs études supérieures. Cela évite de dilapider trop vite le capital décès et assure une continuité de revenus.
La rente conjoint fonctionne sur le même principe, mais pour votre conjoint survivant. Exemple : 1 500€/mois pendant 10 ans. Particulièrement utile si votre conjoint a des revenus faibles ou irréguliers.
Ces garanties sont optionnelles, mais elles apportent une sécurité précieuse, surtout dans les familles où un seul revenu domine.
La garantie obsèques couvre les frais d'enterrement ou de crémation (4 000€ à 8 000€ en moyenne). Elle peut être intégrée au contrat de prévoyance décès ou souscrite séparément. L'avantage ? Éviter à vos proches de puiser dans leur trésorerie immédiate pour ces frais.
Autres clauses à surveiller :
Profil A : Julie, 34 ans, cadre, mariée, 2 enfants (6 et 3 ans), prêt immobilier 280 000€
Situation : Julie gagne 3 500€/mois, son mari 2 200€/mois. Ils ont acheté leur maison il y a 3 ans. Julie pense être couverte par son assurance emprunteur à 50% (soit 140 000€). Analyse : en cas de décès de Julie, la banque récupère 140 000€, il reste 140 000€ de prêt à rembourser + perte de 3 500€/mois de revenus + frais d'éducation futurs. Besoin réel : 420 000€.
Solution recommandée : souscrire une prévoyance décès de 280 000€ en complément de l'assurance emprunteur, avec rente éducation de 400€/mois par enfant. Coût estimé : 45€/mois.
Profil B : Marc, 42 ans, artisan, pacsé, sans enfants, locataire
Situation : Marc est menuisier, il gagne 2 800€/mois en moyenne. Sa compagne travaille à mi-temps (1 100€/mois). Pas de prêt immobilier, mais un crédit professionnel de 35 000€. Analyse : en cas de décès, sa compagne doit rembourser le crédit pro + compenser la perte de revenus pendant quelques années le temps de se réorganiser. Besoin réel : 180 000€.
Solution recommandée : prévoyance décès de 180 000€ avec garantie PTIA (important pour un artisan exposé aux accidents du travail). Coût estimé : 32€/mois.
Profil C : Sophie et Thomas, 38 et 40 ans, tous deux salariés, 3 enfants, prêt 320 000€
Situation : revenus cumulés 6 500€/mois. Assurance emprunteur 50/50 (160 000€ chacun). Épargne disponible : 60 000€. Analyse : en cas de décès de l'un des deux, l'autre doit gérer 160 000€ de prêt restant + perte de 3 000€/mois minimum + éducation de 3 enfants. Besoin réel par tête : 380 000€.
Solution recommandée : prévoyance décès croisée de 220 000€ chacun (en complément des 160 000€ d'assurance emprunteur), avec rente éducation 350€/mois par enfant. Coût estimé : 75€/mois pour le couple.
Tous les contrats de prévoyance décès ne se valent pas. Voici les points à vérifier absolument avant de signer :
1. Montant du capital et modalités de versementCapital constant ou dégressif ? Versement en une fois ou en plusieurs fois ? Possibilité de moduler le capital en cours de contrat ?
2. Garanties incluses et optionsPTIA incluse ou en option ? Rente éducation/conjoint disponible ? Garantie obsèques intégrée ? Double effet accident ?
3. Exclusions et délais de carenceCertains contrats excluent les décès liés à des sports extrêmes, à des déplacements dans certaines zones géographiques, ou imposent un délai de carence (pas de versement si décès dans les 12 premiers mois sauf accident). Lisez bien les conditions générales.
4. Questionnaire de santé et formalités médicalesPlus le capital est élevé, plus les formalités sont lourdes (questionnaire détaillé, examens médicaux, voire visite d'un médecin conseil). Anticipez ces démarches, elles peuvent rallonger la souscription de plusieurs semaines.
5. Coût des cotisations et évolutionCotisation fixe ou révisable ? Certains contrats augmentent les tarifs chaque année en fonction de votre âge, d'autres garantissent un tarif fixe pendant toute la durée. Comparez le coût total sur 20 ans, pas juste la première année.
6. Solidité financière de l'assureurVérifiez la notation de l'assureur (agences de notation comme Standard & Poor's, Fitch). Un assureur solide, c'est la garantie que vos bénéficiaires toucheront bien le capital le jour venu.
Souscrire une assurance décès, ce n'est pas comme acheter une assurance auto en ligne. Les enjeux sont trop importants pour improviser. Un conseiller en gestion de patrimoine va :
Chez ALAIA Patrimoine, nous réalisons systématiquement cette analyse lors du bilan patrimonial initial. C'est un sujet que nous abordons dès la première rencontre, car c'est souvent là qu'on découvre les plus gros trous de raquette.
Si vous habitez Bordeaux, la métropole bordelaise ou la Gironde, vous savez que le coût de la vie et le marché immobilier local impliquent des enjeux patrimoniaux spécifiques. Un bien acheté 350 000€ dans le centre-ville, deux enfants scolarisés dans le privé, des projets de rénovation énergétique... autant de paramètres qui influencent directement vos besoins en prévoyance décès.
Chez ALAIA Patrimoine, cabinet de gestion de patrimoine à Bordeaux, nous connaissons ces réalités. Nous accompagnons des familles et des indépendants de toute la région depuis 2015, avec une approche pragmatique : pas de sur-assurance inutile, pas de sous-protection dangereuse, juste le bon calibrage.
Notre méthode : un premier rendez-vous gratuit pour faire le point sur votre situation, puis une proposition chiffrée et comparative (plusieurs assureurs, plusieurs scenarii). Vous gardez la main, nous vous donnons les clés pour décider en conscience.
Que vous soyez cadre, chef d'entreprise, profession libérale, jeune couple ou proche de la retraite, nous adaptons nos préconisations à votre profil. Parce qu'une bonne protection décès, ce n'est pas un produit standardisé : c'est une solution taillée pour vous, pour vos proches, pour votre vie.
La prévoyance décès, ce n'est pas un sujet anxiogène. C'est un acte d'amour et de responsabilité. Protéger vos proches, c'est leur éviter de subir un double choc : émotionnel ET financier.
Les trois points à retenir absolument :
Chez ALAIA Patrimoine, nous ne vendons pas de l'assurance. Nous construisons des stratégies de protection sur-mesure, adaptées à votre vie, à vos projets, à votre famille. Parce que chaque situation est unique, et que les solutions standardisées ne marchent jamais vraiment.
Si vous vous reconnaissez dans les 80% de Français mal protégés, il est temps d'agir. Un simple rendez-vous suffit pour faire le point, sans engagement, et surtout sans jargon inutile. Vous repartez avec un diagnostic clair, des chiffres précis, et les clés pour décider sereinement.
Votre famille mérite cette tranquillité d'esprit. Vous aussi.

