Investir en private equity : FCPR, FCPI, FIP dès 10K€

Investissement private equity symbolisé par bourse d'euros et smartphone affichant 10000 euros
Adrien PUYO, gérant de ALAIA Patrimoine, cabinet gestion de patrimoine à Bordeaux
par Adrien Puyo
17 Nov
Le private equity n'est plus réservé aux institutionnels. Dès 10 000€, les particuliers peuvent investir dans des entreprises non cotées via des fonds réglementés (FCPR, FCPI, FIP) ou des plateformes de crowdequity. Objectif de rendement : 8% à 12% annuels sur 5-10 ans, contre illiquidité et risque de perte en capital. Avantage fiscal possible selon les supports. Clé du succès : diversification, horizon long terme, et sélection rigoureuse des gérants.

Le private equity - ou capital-investissement - a longtemps été l'apanage des investisseurs institutionnels, des family offices et des grandes fortunes. Pendant des décennies, investir au capital d'entreprises non cotées nécessitait plusieurs centaines de milliers d'euros et un carnet d'adresses bien rempli.

Mais les choses ont changé. Depuis une dizaine d'années, l'accès au private equity s'est largement démocratisé en France. Aujourd'hui, dès 10 000€, un particulier peut diversifier son patrimoine en participant au financement de PME, de startups ou d'entreprises en développement.

Cette ouverture s'explique par plusieurs facteurs : réglementation favorable, multiplication des fonds grand public (FCPR, FCPI, FIP), émergence de plateformes digitales de crowdequity, et surtout, une appétence croissante des épargnants pour des placements décorrélés des marchés financiers traditionnels.

Pourtant, le private equity reste mal compris. Beaucoup d'investisseurs ignorent comment y accéder concrètement, quels rendements espérer, quels risques assumer, ou encore quelle fiscalité s'applique. Cet article fait le point, en toute transparence, sur cette classe d'actifs désormais accessible au plus grand nombre.

Qu'est-ce que le private equity et pourquoi y accéder en 2025 ?

Définition et fonctionnement du capital-investissement

Le private equity désigne l'ensemble des investissements réalisés au capital d'entreprises qui ne sont pas cotées en Bourse. Contrairement à l'achat d'actions sur Euronext ou le Nasdaq, on entre ici directement - ou via un fonds - au capital de sociétés en phase de création, de croissance, de transmission ou de redressement.

Il existe plusieurs sous-catégories dans le private equity, chacune correspondant à un stade de vie de l'entreprise :

  • Capital-risque (venture capital) : financement de startups en phase de démarrage ou d'amorçage. Secteurs typiques : tech, biotech, cleantech.
  • Capital-développement (growth equity) : accompagnement de PME rentables cherchant à accélérer leur croissance (recrutement, expansion géographique, acquisition).
  • Capital-transmission (LBO - Leveraged Buy-Out) : rachat d'entreprises matures, souvent avec effet de levier, dans une logique de revente à moyen terme.
  • Capital-retournement : reprise de sociétés en difficulté pour les restructurer et les revendre.

Pour un particulier, l'accès se fait rarement en direct (sauf via des dispositifs spécifiques comme les holdings ou le crowdequity). La voie royale reste l'investissement dans un fonds de private equity, géré par une société de gestion agréée par l'AMF. Ces fonds collectent l'épargne de plusieurs dizaines ou centaines d'investisseurs, puis déploient ces capitaux dans un portefeuille diversifié d'entreprises non cotées.

Performances historiques et attractivité face aux marchés cotés

Historiquement, le private equity affiche des performances supérieures aux marchés actions cotés sur le long terme. Selon France Invest, le taux de rendement interne (TRI) moyen des fonds de capital-investissement français se situe entre 10% et 12% nets de frais sur 10 ans, contre environ 7-8% pour le CAC 40 dividendes réinvestis sur la même période.

Plusieurs raisons expliquent cette surperformance :

  1. Illiquidité rémunératrice : en échange d'un blocage de plusieurs années, l'investisseur exige - et obtient généralement - une prime de rendement.
  2. Accompagnement actif : les gérants de fonds ne se contentent pas d'investir ; ils siègent souvent au conseil d'administration, apportent expertise stratégique, réseau commercial, optimisation financière.
  3. Absence de volatilité quotidienne : contrairement à une action cotée, la valeur d'une participation en private equity n'est pas soumise aux humeurs du marché. Elle évolue en fonction de la performance réelle de l'entreprise sous-jacente.
  4. Sélection rigoureuse : les fonds de private equity réalisent des due diligences approfondies avant chaque investissement (analyse financière, juridique, commerciale, environnementale). Le taux de sélection est souvent inférieur à 5%.

Exemple concret : un investisseur qui aurait placé 50 000€ dans un FCPR en 2015 (horizon 8 ans), avec un TRI de 10%, aurait récupéré environ 107 000€ en 2023, soit un gain brut de 57 000€. À comparer avec un placement équivalent sur un fonds actions classique (PEA ou assurance-vie en unités de compte).

Attention toutefois : ces performances sont des moyennes. Tous les fonds ne se valent pas. Certains délivrent des TRI à 15-20%, d'autres stagnent à 3-4%, voire affichent des pertes. D'où l'importance cruciale de la sélection du gérant et de la diversification.

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FCPR, FCPI, FIP : les fonds réglementés de capital-investissement

Pour un particulier souhaitant investir en private equity sans passer par une holding personnelle ou un investissement direct (complexe et risqué), trois catégories de fonds réglementés s'offrent à lui :

1. FCPR (Fonds Commun de Placement à Risques)

Le FCPR est le véhicule de référence du private equity en France. Il doit investir au moins 50% de son actif dans des PME non cotées ou des entreprises de moins de 500 salariés. Le reste peut être placé en liquidités ou en valeurs cotées.

  • Ticket d'entrée : généralement entre 10 000€ et 100 000€ selon les fonds.
  • Durée de vie : 7 à 10 ans en moyenne, avec possibilité de prolongation.
  • Avantage fiscal : aucun avantage à l'entrée, mais exonération d'impôt sur les plus-values si détention supérieure à 5 ans et réinvestissement à hauteur de 50% dans un autre FCPR (dispositif "Madelin IR-PME" sous conditions).
  • Frais : frais de gestion annuels (1,5% à 2,5% de l'actif) + commission de surperformance (carried interest, souvent 20% au-delà d'un seuil de 8%).

Exemple : le fonds Seventure Partners Innovation Fund, spécialisé dans la santé et la deeptech, affiche un TRI net de 11,3% depuis son lancement, avec un ticket minimum de 30 000€.

2. FCPI (Fonds Commun de Placement dans l'Innovation)

Le FCPI est un FCPR "dopé fiscalement". Il doit investir au moins 70% de son actif dans des PME innovantes (label reconnu par Bpifrance ou dépenses de R&D représentant au moins 10% des charges).

  • Ticket d'entrée : souvent abaissé à 5 000-10 000€ pour attirer les particuliers.
  • Avantage fiscal IR : réduction d'impôt de 25% du montant investi, dans la limite de 12 000€ pour une personne seule (soit 3 000€ de réduction maximum) et 24 000€ pour un couple (6 000€ max). Condition : conservation des parts pendant 5 ans minimum.
  • Avantage IFI : les parts sont exonérées d'IFI à hauteur de 50% de leur valeur (sous conditions).
  • Risque : plus élevé que les FCPR classiques, car focus sur startups et scale-ups en phase précoce.

Exemple : un investisseur qui place 20 000€ dans un FCPI bénéficie immédiatement de 5 000€ de réduction d'impôt. Si le fonds délivre un TRI de 8% sur 8 ans, il récupère environ 37 000€, soit un gain net de frais de 17 000€, auquel s'ajoute l'avantage fiscal initial.

3. FIP (Fonds d'Investissement de Proximité)

Le FIP fonctionne comme le FCPI, mais avec une contrainte géographique : au moins 70% des investissements doivent être réalisés dans des PME situées dans une région ou un département spécifique (FIP régional ou Corse).

  • Ticket d'entrée : 5 000-15 000€.
  • Avantage fiscal : identique au FCPI (25% de réduction IR, exonération partielle IFI).
  • Intérêt : soutenir l'économie locale, avec parfois une meilleure connaissance du tissu entrepreneurial par les gérants régionaux.

Exemple : le FIP Nouvelle-Aquitaine d'Aqui-Invest finance des PME bordelaises et périgourdines. Un investisseur de Bordeaux peut ainsi conjuguer rendement financier, avantage fiscal et soutien à l'écosystème local.

Type de fondsObligation investissementAvantage fiscal IRTicket minimum
FCPR50% PME non cotéesAucun10 000-100 000€
FCPI70% PME innovantes25% (max 3000€)5 000-10 000€
FIP70% PME régionales25% (max 3000€)5 000-15 000€

Plateformes de crowdequity et investissement direct

Au-delà des fonds réglementés, une autre voie s'est ouverte depuis 2014 avec le crowdequity (financement participatif en capital). Des plateformes agréées par l'AMF permettent aux particuliers d'investir directement au capital de startups ou de PME en croissance, souvent dès quelques centaines ou milliers d'euros.

Principales plateformes françaises :

  • Wiseed : leader français, plus de 450 entreprises financées, ticket minimum souvent autour de 100-500€.
  • Anaxago : spécialisée dans l'immobilier et le private equity, tickets de 1 000 à 10 000€.
  • Tudigo : focus PME régionales et projets à impact, tickets dès 100€.
  • Sowefund : startups tech et deeptech, tickets de 500 à 5 000€.

Avantages du crowdequity :

  • Accessibilité financière (tickets très bas).
  • Transparence et pédagogie (business plan détaillé, vidéos pitch, Q&R avec les fondateurs).
  • Possibilité de choisir soi-même les entreprises financées (pas de délégation à un gérant).
  • Avantage fiscal IR-PME potentiel : réduction d'impôt de 25% si investissement dans une PME éligible (sous conditions strictes : entreprise de moins de 7 ans, moins de 50 salariés, etc.).

Inconvénients :

  • Risque de perte totale très élevé (statistiquement, 50% des startups échouent dans les 5 ans).
  • Illiquidité absolue : pas de marché secondaire pour revendre ses parts avant une sortie (revente à un industriel, introduction en Bourse, ou faillite).
  • Dilution en cas de levées de fonds ultérieures.
  • Frais de succès prélevés par la plateforme (5-10% du montant levé).

Exemple concret : un investisseurplace 5 000€ dans une startup medtech via Wiseed en 2020. En 2025, la société est rachetée par un groupe pharmaceutique. L'investisseur récupère 18 000€ (x3,6), soit un TRI de 29% sur 5 ans. Mais sur les 10 startups dans lesquelles il a investi au total (50 000€), 4 ont fait faillite (perte de 20 000€), 4 stagnent, et 2 ont réussi. Bilan global : gain net de 10 000€, soit un TRI de 3,7%. D'où l'importance de diversifier massivement (au moins 10-15 lignes) en crowdequity.

⚠️ Point de vigilance
Le crowdequity n'est PAS adapté aux profils prudents ou aux capitaux que vous pourriez avoir besoin de récupérer rapidement. Ne placez en direct dans des startups que l'argent dont vous n'avez pas besoin avant 7-10 ans, et acceptez l'idée de tout perdre.

Performances, risques et horizon de placement du private equity

Rendements attendus : entre 8% et 12% sur le long terme

Les performances du private equity varient énormément selon le type de fonds, le millésime (année de lancement), la stratégie (venture, growth, LBO), et bien sûr le talent du gérant.

Voici les ordres de grandeur constatés en France sur les 10-15 dernières années :

  • Capital-risque (venture capital) : TRI médian de 8-10%, mais avec une très forte dispersion. Les meilleurs fonds (top quartile) dépassent 20%, tandis que le dernier quartile affiche des rendements négatifs ou proches de 0%.
  • Capital-développement : TRI médian de 10-12%, dispersion plus faible. Profil risque-rendement intermédiaire.
  • LBO (capital-transmission) : TRI médian de 9-11%, stabilité relative grâce à l'effet de levier et à l'acquisition d'entreprises matures.

À titre de comparaison :

  • Livret A : 3% en 2025 (garanti, liquidité immédiate).
  • Fonds euros assurance-vie : 2,5-3% nets.
  • PEA diversifié actions Europe : 6-8% espérés sur 10 ans (volatilité élevée).
  • SCPI rendement : 4,5-5,5% de rendement distribué annuel (+ potentielle plus-value à la revente).

Le private equity offre donc un différentiel de rendement de 3 à 5 points par rapport aux placements traditionnels, en contrepartie d'une illiquidité et d'un risque accrus.

Exemple chiffré :

Un investisseur qui place 30 000€ dans un FCPR en 2025, avec un TRI net de 10% sur 8 ans, récupérera environ 64 000€ en 2033. Gain brut : 34 000€. Si le même investisseur avait placé cette somme sur un fonds euros à 2,5%, il aurait récupéré 36 500€ (gain de 6 500€). Différence : 27 500€ supplémentaires. Mais il aura assumé un risque de perte partielle ou totale pendant 8 ans, sans pouvoir récupérer son argent avant.

Illiquidité, risque de perte en capital et durée de blocage

Le principal inconvénient du private equity - et il est majeur - c'est l'illiquidité. Contrairement à une action cotée que vous pouvez revendre en quelques secondes, une part de FCPR ou une participation au capital d'une startup via crowdequity reste bloquée pendant toute la durée de vie du fonds ou jusqu'à la sortie de l'entreprise.

Durées de blocage typiques :

  • FCPR classique : 7-10 ans
  • FCPI / FIP : 5 ans minimum (pour conserver l'avantage fiscal), souvent 7-8 ans en pratique
  • Crowdequity : 5-10 ans, parfois plus si pas de repreneur

Il existe bien un marché secondaire pour certains fonds (plateformes spécialisées comme Eurazeo Secondary ou Alix Capital), mais :

  • Les transactions sont rares et complexes.
  • Les décotes peuvent atteindre 20-30% par rapport à la valeur liquidative.
  • Tous les fonds ne sont pas éligibles.

Le second risque majeur, c'est la perte en capital. Investir dans des entreprises non cotées, c'est assumer le risque entrepreneurial. Une PME peut faire faillite, une startup peut échouer à trouver son marché, un LBO peut se solder par un défaut de remboursement de la dette.

Statistiques France Invest (moyenne 2010-2020) :

  • Environ 15-20% des entreprises financées en capital-risque font faillite.
  • 10-15% des opérations de capital-développement se soldent par une perte partielle.
  • 5-10% des LBO connaissent des difficultés de remboursement.

En contrepartie, les "winners" (les 10-20% d'entreprises qui surperforment) compensent largement les pertes et tirent la performance globale du fonds. C'est toute la logique du portefeuille diversifié : miser sur 20-30 entreprises pour que 3-5 "pépites" financent les échecs.

Profil investisseur adapté :

Le private equity n'est PAS fait pour vous si :

  • Vous avez besoin de votre capital à court ou moyen terme (moins de 5 ans).
  • Vous ne supportez pas l'idée de perdre tout ou partie de votre investissement.
  • Votre patrimoine est peu diversifié et vous "mettez tous vos œufs dans le même panier".

Le private equity PEUT vous convenir si :

  • Vous disposez d'un patrimoine diversifié (immobilier, placements liquides, etc.).
  • Vous cherchez à doper la performance d'une partie de votre épargne long terme.
  • Vous acceptez l'illiquidité et le risque de perte en capital.
  • Vous visez un horizon 7-10 ans minimum.

Règle de bon sens : ne placez en private equity que 10% à 20% maximum de votre patrimoine financier. Pas plus. Cette classe d'actifs doit rester un complément, jamais le cœur de votre stratégie patrimoniale.

CritèrePrivate EquityActions cotées (PEA)SCPI
Rendement attendu8-12% / an6-8% / an4,5-5,5% / an
LiquiditéBloqué 7-10 ansImmédiate3-6 mois
Risque perte capitalÉlevé (15-20%)Moyen (volatilité)Faible-moyen
Ticket minimum10 000-30 000€Dès 100€1 000-5 000€
Avantage fiscalIR 25% (FCPI/FIP)Exo après 5 ansMicro-foncier

Fiscalité du private equity en 2025 : IR, IFI et plus-values

La fiscalité du private equity est complexe et dépend à la fois du véhicule choisi (FCPR, FCPI, FIP, crowdequity) et de la durée de détention. Voici les règles applicables en 2025.

1. Impôt sur le revenu (IR) : réduction à l'entrée

  • FCPI et FIP : réduction d'impôt de 25% du montant investi, dans la limite de 12 000€ pour une personne seule (3 000€ de réduction max) et 24 000€ pour un couple (6 000€ max).
  • Condition : conserver les parts pendant au moins 5 ans. En cas de revente anticipée (sauf cas de force majeure : décès, invalidité, licenciement), la réduction fiscale est reprise par l'administration fiscale, majorée de 10%.
  • Crowdequity (IR-PME) : réduction de 25% si investissement direct dans une PME éligible (moins de 7 ans, moins de 50 salariés, non cotée, etc.). Plafond : 50 000€ pour une personne seule, 100 000€ pour un couple.
  • FCPR classique : aucune réduction à l'entrée.

2. Plus-values : imposition à la sortie

À la revente des parts (ou au débouclage du fonds), la plus-value réalisée est imposable selon deux régimes possibles :

  • Régime des plus-values mobilières (PVM) : flat tax de 30% (12,8% d'IR + 17,2% de prélèvements sociaux). Option possible pour le barème progressif de l'IR si plus avantageux.
  • Abattement pour durée de détention : si détention supérieure à 2 ans, abattement de 50% sur l'IR (mais pas sur les prélèvements sociaux). Si détention supérieure à 8 ans, abattement de 65% sur l'IR.

Exemple concret : un investisseur place 20 000€ dans un FCPR en 2025 et revend ses parts en 2035 pour 50 000€. Plus-value : 30 000€. Durée de détention : 10 ans.

  • Abattement IR : 65% sur 30 000€ = 19 500€ exonérés. Base imposable IR : 10 500€.
  • IR au barème (tranche 30%) : 10 500€ x 30% = 3 150€.
  • Prélèvements sociaux (17,2%) : 30 000€ x 17,2% = 5 160€.
  • Total impôt : 8 310€.
  • Gain net après impôt : 30 000€ - 8 310€ = 21 690€.

Si le même investisseur avait opté pour la flat tax (sans abattement) : 30 000€ x 30% = 9 000€. L'abattement pour durée de détention est donc intéressant dès lors qu'on dépasse 8 ans et qu'on est imposé dans une tranche marginale inférieure ou égale à 30%.

3. IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière)

Contrairement à l'ancien ISF, l'IFI ne taxe que le patrimoine immobilier. Les parts de FCPR, FCPI, FIP ou participations directes dans des sociétés opérationnelles sont donc exonérées d'IFI (sauf si elles détiennent de l'immobilier non affecté à l'activité professionnelle).

Cas particulier : si vous détenez plus de 25% du capital d'une PME et que vous y exercez une fonction de direction (gérant, président, DG), vos parts sont totalement exonérées d'IFI au titre des "biens professionnels". Intéressant pour les chefs d'entreprise ou les investisseurs impliqués.

4. Transmission (droits de succession et donation)

Les parts de fonds de private equity sont transmissibles avec application des droits de succession ou de donation classiques. Toutefois, certains dispositifs permettent de réduire la facture :

  • Pacte Dutreil : si vous détenez des parts dans une holding patrimoniale investie en private equity, possible de bénéficier d'une exonération de 75% de la valeur des parts transmises (sous conditions strictes : engagement collectif de conservation de 2 ans, engagement individuel de 4 ans, exercice d'une fonction de direction).
  • Donation avant 70 ans : abattement de 100 000€ par parent et par enfant tous les 15 ans. Une donation de parts de FCPI à vos enfants peut donc être partiellement ou totalement exonérée.
💡 Conseil ALAIA Patrimoine
La fiscalité du private equity justifie à elle seule un accompagnement personnalisé. Entre IR-PME, abattements pour durée de détention, IFI, et Pacte Dutreil, les optimisations possibles sont nombreuses mais techniques. Un cabinet de gestion de patrimoine à Bordeaux comme ALAIA Patrimoine peut vous aider à structurer vos investissements de manière fiscalement efficace.

Comment bien choisir son investissement en private equity ?

Les critères de sélection d'un fonds ou d'une plateforme

Face à la multiplication des offres (plusieurs centaines de fonds de private equity en France, des dizaines de plateformes de crowdequity), comment s'y retrouver ? Voici les 7 critères à examiner impérativement avant d'investir.

1. Track record du gérant

C'est LE critère numéro 1. Un fonds de private equity vaut ce que vaut son équipe de gestion. Regardez :

  • Les performances passées (TRI net sur les fonds précédents, millésimes 2010-2020).
  • Le nombre de sorties réussies (exits à x2, x3, x5).
  • La stabilité de l'équipe (turnover faible = bon signe).
  • Les références et les avis d'autres investisseurs.

Ne vous laissez jamais séduire par des promesses de TRI à 20% sans examiner les chiffres historiques réels. Méfiez-vous des fonds "jeunes" (moins de 5 ans d'existence) qui n'ont pas encore prouvé leur capacité à déboucler des opérations avec succès.

2. Stratégie d'investissement claire

Un bon fonds de private equity a une thèse d'investissement précise :

  • Secteur(s) ciblé(s) : tech, santé, industrie, services B2B, etc.
  • Stade de maturité : seed, early stage, growth, late stage, LBO.
  • Taille des tickets : 500K€ à 5M€ par opération, par exemple.
  • Géographie : France, Europe, international.

Fuyez les fonds "fourre-tout" qui investissent dans tout et n'importe quoi. La spécialisation est un gage d'expertise.

3. Taille du fonds et nombre d'investisseurs

Un fonds trop petit (moins de 10M€) risque de manquer de diversification et d'avoir du mal à financer plusieurs tours de table. Un fonds trop gros (plus de 500M€) peut être difficile à déployer efficacement, surtout en capital-risque.

Idéalement, pour un FCPR ou FCPI grand public : entre 30M€ et 150M€ levés, avec 50 à 300 investisseurs particuliers.

4. Frais de gestion et carried interest

Les frais du private equity sont élevés, c'est un fait. Mais ils doivent rester raisonnables :

  • Frais de gestion annuels : entre 1,5% et 2,5% de l'actif net. Au-delà de 3%, c'est excessif.
  • Commission de surperformance (carried interest) : généralement 20% de la plus-value au-delà d'un seuil (hurdle rate) de 8%. Vérifiez bien que ce seuil existe. Sans lui, le gérant prélève 20% dès le premier euro de gain, ce qui est défavorable pour vous.
  • Frais d'entrée / sortie : certains fonds facturent des frais de souscription (2-5%) ou de rachat. À éviter si possible.

5. Transparence et reporting

Un gérant sérieux vous envoie un reporting trimestriel ou semestriel détaillé : valorisation du portefeuille, nouvelles participations, sorties réalisées, perspectives. Il organise également une assemblée générale annuelle où vous pouvez poser vos questions.

Méfiez-vous des fonds opaques qui ne communiquent qu'une fois par an avec un document de 2 pages.

6. Liquidité et durée de vie

Vérifiez bien la durée de vie prévue du fonds (généralement 7-10 ans) et les conditions de sortie anticipée (marché secondaire, clauses de liquidité exceptionnelle). Certains fonds prévoient des fenêtres de liquidité tous les 2-3 ans, d'autres non.

7. Agrément AMF et label

Tous les fonds de private equity commercialisés en France doivent avoir un agrément AMF (Autorité des Marchés Financiers). Vérifiez sur le site de l'AMF que le fonds est bien enregistré. Pour les FCPI/FIP, l'agrément fiscal (Bpifrance) est également indispensable pour bénéficier de la réduction d'impôt.

Certains fonds disposent de labels qualité (Label Finansol pour l'investissement solidaire, Label Greenfin pour la finance verte). Un plus, mais pas un critère décisif.

✅ Checklist : 7 questions à poser avant d'investir
☑ Quel est le TRI net réel des fonds précédents du gérant ?
☑ Combien d'entreprises seront en portefeuille (diversification) ?
☑ Quelle est la stratégie sectorielle et géographique ?
☑ Quels sont les frais annuels et la carried interest ?
☑ Puis-je sortir avant la fin de vie du fonds (marché secondaire) ?
☑ Le fonds est-il agréé AMF et éligible à la réduction IR si FCPI/FIP ?
☑ À quelle fréquence recevrai-je un reporting détaillé ?

Diversification et montant minimum à investir

En private equity, la règle d'or c'est : ne jamais mettre tous ses œufs dans le même panier. Même le meilleur gérant du monde peut connaître un millésime décevant. Même la startup la plus prometteuse peut faire faillite.

Voici les principes de diversification à respecter :

1. Diversification par véhicule

Ne placez pas 100% de votre allocation private equity dans un seul FCPR. Idéalement :

  • 50% dans un ou deux FCPR généralistes (capital-développement, LBO mid-cap).
  • 25% dans un FCPI ou FIP (pour l'avantage fiscal et l'exposition au capital-risque).
  • 25% en crowdequity sur 10-15 startups (si vous avez l'appétence et le temps de sélectionner).

2. Diversification par millésime

Les performances du private equity varient fortement selon l'année de lancement du fonds (effet millésime). Un fonds lancé en 2020 (post-Covid, valorisations basses) affichera probablement de meilleures performances qu'un fonds lancé en 2021 (bulle tech, valorisations hautes).

Solution : investir progressivement, sur 2-3 ans, dans des fonds de millésimes différents.

3. Diversification sectorielle

Ne misez pas uniquement sur la tech ou la santé. Répartissez entre plusieurs secteurs (industrie, services B2B, retail, agroalimentaire, etc.). Les cycles économiques affectent différemment chaque secteur.

4. Diversification géographique

Un fonds 100% France, c'est bien pour soutenir l'économie locale. Mais ajouter un fonds Europe ou international permet de capter des opportunités sur des marchés plus dynamiques (Allemagne, Scandinavie, USA).

Montant minimum à investir pour une vraie diversification :

  • Avec 30 000€ : 1 FCPR (20 000€) + 1 FCPI (10 000€).
  • Avec 50 000€ : 1 FCPR (25 000€) + 1 FCPI (15 000€) + crowdequity (10 000€ répartis sur 10 startups).
  • Avec 100 000€ : 2 FCPR (40 000€) + 1 FCPI (20 000€) + 1 FIP (20 000€) + crowdequity (20 000€).

En dessous de 20 000€, la diversification est difficile. Mieux vaut alors se concentrer sur un seul FCPI de qualité (pour profiter de la réduction fiscale) ou passer par des fonds de fonds (des fonds qui investissent eux-mêmes dans plusieurs fonds de private equity).

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Exemples concrets d'investissement en private equity

Pour rendre tout cela plus tangible, voici trois profils d'investisseurs fictifs (mais réalistes) et la manière dont ils peuvent structurer leur allocation private equity.

Profil 1 : Jeanne, 42 ans, cadre supérieure, 80 000€ à investir

Situation : Jeanne gagne 90 000€ bruts par an, soit environ 5 500€ nets mensuels. Elle a déjà un appartement à Bordeaux (200 000€ de valeur nette), une assurance-vie de 150 000€ (80% fonds euros, 20% UC), et un PEA de 40 000€. Elle souhaite diversifier une partie de son épargne vers le private equity pour booster ses rendements sur le long terme.

Allocation private equity proposée (80 000€) :

  • 40 000€ dans un FCPR capital-développement mid-cap Europe (ex : Eurazeo PME), horizon 8 ans, TRI attendu 10%.
  • 20 000€ dans un FCPI deeptech (ex : Truffle Capital), horizon 7 ans, TRI attendu 12%, réduction IR de 5 000€.
  • 10 000€ dans un FIP Nouvelle-Aquitaine (ex : Aqui-Invest), horizon 7 ans, TRI attendu 9%, réduction IR de 2 500€.
  • 10 000€ en crowdequity répartis sur 10 startups (1 000€ chacune) via Wiseed et Anaxago.

Avantages fiscaux immédiats : 7 500€ de réduction d'impôt (FCPI + FIP), soit un coût réel d'investissement de 72 500€ pour 80 000€ placés.

Gain espéré après 8 ans (hypothèse TRI moyen de 10%) : environ 172 000€ bruts, soit 92 000€ de plus-value. Après impôt (flat tax 30%), gain net : environ 64 000€. ROI net : 88% sur 8 ans.

Profil 2 : Marc, 55 ans, chef d'entreprise, 200 000€ à investir

Situation : Marc a vendu sa société il y a 2 ans et dispose d'un capital de 1,2 M€. Il a déjà diversifié son patrimoine (immobilier, SCPI, assurance-vie), mais souhaite réinvestir dans l'économie réelle et soutenir des entrepreneurs.

Allocation private equity proposée (200 000€) :

  • 80 000€ dans un fonds de LBO mid-cap France (ex : Ardian Expansion), horizon 8 ans, TRI attendu 11%.
  • 50 000€ dans un FCPR secondaire (rachète des parts de fonds existants avec décote de 15-20%), horizon 3-5 ans, TRI attendu 13%.
  • 40 000€ dans deux FCPI (20 000€ chacun), réduction IR de 10 000€.
  • 30 000€ en investissement direct dans 3-4 PME via son réseau personnel ou des clubs d'investisseurs (Business Angels).

Stratégie : Marc mise sur une diversification maximale (millésimes, secteurs, géographie) et sur sa capacité à apporter de la valeur ajoutée aux entreprises dans lesquelles il investit directement (mentoring, réseau commercial).

Gain espéré après 8 ans (TRI moyen 11%) : environ 460 000€ bruts, soit 260 000€ de plus-value. Après impôt et abattement pour durée de détention : gain net d'environ 220 000€.

Profil 3 : Sophie et Thomas, 35 ans, couple, 30 000€ à investir

Situation : Sophie et Thomas sont jeunes parents, salariés, revenus cumulés de 80 000€ nets par an. Ils ont déjà un premier bien immobilier et une épargne de précaution de 20 000€ (livrets). Ils souhaitent se constituer un capital long terme en vue de la retraite et de la transmission à leurs enfants.

Allocation private equity proposée (30 000€) :

  • 20 000€ dans un FCPI impact (ex : Demeter IM), secteur cleantech et transition énergétique, horizon 7 ans, TRI attendu 9%, réduction IR de 5 000€.
  • 10 000€ dans un FIP régional (pour soutenir l'économie bordelaise), réduction IR de 2 500€.

Avantages fiscaux : 7 500€ de réduction, soit un coût net de 22 500€.

Gain espéré après 7 ans (TRI 9%) : environ 55 000€ bruts, soit 25 000€ de plus-value. Après impôt : gain net d'environ 19 000€. Le couple aura ainsi presque doublé son capital initial (22 500€ investis nets de réduction fiscale).

Sophie et Thomas prévoient de renouveler cette opération tous les 3-4 ans, en réinvestissant les gains dans de nouveaux fonds, afin de lisser les millésimes et de capitaliser progressivement sur le private equity.

ProfilCapital investiRéduction IRGain espéré net (8 ans)
Jeanne (cadre sup)80 000€7 500€~64 000€
Marc (entrepreneur)200 000€10 000€~220 000€
Sophie & Thomas (couple)30 000€7 500€~19 000€

Conclusion : le private equity, un placement long terme à intégrer dans une stratégie patrimoniale globale

Le private equity s'est largement démocratisé ces dernières années. Accessible dès 10 000€ via des fonds réglementés (FCPR, FCPI, FIP) ou des plateformes de crowdequity, il offre aux épargnants français une opportunité de diversifier leur patrimoine et de viser des rendements de 8% à 12% annuels sur le long terme.

Mais ce n'est pas un placement miracle. L'illiquidité (7-10 ans de blocage), le risque de perte en capital (15-20% des opérations échouent), et la complexité fiscale imposent une réflexion approfondie avant d'investir. Le private equity doit rester une brique complémentaire d'un patrimoine diversifié, jamais le cœur de votre stratégie.

Les clés du succès :

  • Sélection rigoureuse des gérants et des fonds (track record, frais, stratégie).
  • Diversification par véhicule, millésime, secteur et géographie.
  • Horizon long terme : ne placez en private equity que l'argent dont vous n'aurez pas besoin avant 7-10 ans.
  • Accompagnement professionnel : un cabinet de gestion de patrimoine à Bordeaux comme ALAIA Patrimoine peut vous aider à structurer votre allocation, à sélectionner les meilleurs fonds, et à optimiser la fiscalité (IR-PME, abattements, IFI, transmission).

À Bordeaux et en Nouvelle-Aquitaine, l'écosystème entrepreneurial est dynamique : startups de la French Tech, PME industrielles, vignobles en transmission. Investir localement via un FIP régional permet de conjuguer performance financière et soutien à l'économie de proximité.

Le private equity n'est plus réservé à une élite. Avec les bons outils, les bons conseils, et la bonne discipline, il peut devenir un levier puissant de création de patrimoine sur le long terme.

Adrien Puyo - ALAIA Patrimoine
Adrien Puyo
Fondateur – ALAIA Patrimoine
Accompagnement patrimonial sur-mesure partout en France, spécialisation Sud-Ouest depuis 2015.
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Je recommande à 100 % les conseils et services d'Adrien. Il a su s'adapter à nous et nous trouver la meilleure solution d'investissement. C'est quelqu'un de très professionnel et disponible.
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Je travaille depuis 2 ans avec Adrien, et tout s'est toujours bien déroulé. Il est facile d'aborder les différents sujets, trouver la meilleure solution selon les besoins du moment. J'ai été (et je le suis toujours) accompagné avec succès sur différents produits immobilier, retraite, prévoyance, placements, défiscalisation ...
Jérôme C.
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Décembre 2024
Une société qui à répondu à mes attentes. J'ai échangé avec Adrien qui à trouvé des solutions de placements et d'investissements en fonction de mon patrimoine. Les rendez-vous ont toujours été bien préparés en amonts, disponibles et à l'écoute.
Joris P.
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Novembre 2024
Super travail de l'équipe et plus particulièrement à Adrien qui m’accompagne et reste très pédagogue.
Sébastien M.
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Octobre 2024
Très bien conseillée, il est à l’écoute et trouve des solutions adaptées à nos demandes. Disponible et répond rapidement à nos questions.
Claudine M.
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